« Ouvrez l’accès à ce pont ! »

A l’initiative des 3 maires de Hendaye, Irun et Fontarrabie, un rassemblement pacifique sur le pont Avenida a eu lieu ce soir à 18h de chaque côté du pont. Il avait été ouvert pour le passage du Tour de France le 3 juillet dernier. Une ouverture de courte durée puisqu’il a été refermé le lendemain matin.

Beaucoup d’applaudissements de part et d’autre du pont ont clôturé le discours de Kotte Ecenarro.

Discours de Kotte Ecenarro, maire d’Hendaye

Messieurs les maires de Irun (Jose Antonio Santano) et de Hondarribia (Igor Enparan), chers collègues élus, chers amis d’Hendaye, d’Irun et de Hondarribia, Mmes et Messieurs,

Merci de nous avoir rejoints nombreux de part et d’autre de ce pont Avenida fermé par la France depuis janvier 2021.

Nous voici donc réunis ici une nouvelle fois sur ce pont pour clamer haut et fort notre incompréhension, notre indignation, notre honte.

D’abord c’était à cause du COVID.

Puis ce fut l’argument inacceptable des flux migratoires.

Aujourd’hui, l’Etat évoque de façon incompréhensible une menace terroriste. Mais si tel est le cas, pourquoi les autres ponts ne sont-ils pas contrôlés ?

Et demain ce sera quoi ?

La vérité, c’est que Hendaye, Irun et Hondarribia, les 3 villes soeurs et unies de la baie de Txigundi payent le prix de l’échec des négociations diplomatiques entre la France et l’Espagne !

Et ça, nous ne pouvons plus l’accepter !

A l’occasion du passage du Tour de France, un arrêté Préfectoral valable uniquement pour la journée du 3 juillet de 6h du matin à minuit (détail expressément rappelé aux médias présents sur ce pont dès le matin du 3 juillet),  nous a laissé espérer que la France et l’Espagne se saisiraient de l’extraordinaire opportunité que constitue le passage du Tour de France, tant cet évènement sportif est populaire, festif  et consensuel, pour « sortir par le haut » de leurs interminables négociations.

Ces négociations portent notamment sur un projet de surveillance des frontières, par des équipes mixtes de polices Française et Espagnole.

C’est la raison pour laquelle les 3 maires du Consorcio Txingudi-Bidassoa (Irun, Hondarribia, Hendaye), ici présents et nos populations respectives ne comprennent pas cette décision honteuse, absurde et incompréhensible de refermer le Pont Avenida.

  • Honteuse car nous sommes sur un pont chargé d’histoire, sur ce pont qui fut pendant des décennies à la fois  le pont des larmes, le pont de l’espoir et le pont de la liberté.
  • Honteuse car ce pont certes contrôlé ne fut jamais fermé du temps du franquisme
  • Absurde et incompréhensible, lorsque nous constatons que parmi les 6 ponts qui surplombent la Bidassoa (2 ponts Topo et train), + pont de Biratou, + Pont de Béhobie + pont St Jacques + pont Avenida) seul ce pont piéton demeure non seulement contrôlé mais également fermé nuit et jour.
  • Absurde et incompréhensible car si ce pont a pu être ouvert pendant 24H, c’est la preuve qu’il peut l’être en permanence !

Comme je l’ai écrit dès mardi au Ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, cette décision relève d’une stratégie de provocation qui accroit notre colère et notre indignation.

Je suis membre des « artisans de la paix » du Pays Basque, cette « société civile » qui a contribué depuis plusieurs années à un apaisement et au désarmement sur un territoire qui sait ce que la violence peut produire.

Je vous avoue mon incompréhension et mon désarroi face à ce comportement à la fois ridicule et dangereux de l’Etat qui encourage ainsi un durcissement des relations de part et d’autre de cette ancienne frontière.

Nous ne pouvons que constater à quel point ce gouvernement nous méprise et ignore ce que représente le Pont Avenida pour les habitants d’ Hendaye, Irun et Hondarribia.

Chers collègues élus d’Irun, de Hondarribia et d’Hendaye, Mesdames et Messieurs,chers amis,

Je réitère solennellement ma demande à l’Etat : ouvrez rapidement l’accès à ce pont pour que le pont de la honte, redevienne le pont de la liberté !

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