L’École de la deuxième chance : un tremplin salué par tous les partenaires

Sept jeunes en situation de décrochage scolaire ou professionnel ont retrouvé un cap grâce à l’antenne locale de l’École de la deuxième chance (E2C), récemment installée dans les locaux de Lan-Eko. Depuis son lancement, l’expérimentation affiche de bons résultats, suscitant l’enthousiasme des partenaires institutionnels réunis ce mardi 6 mai pour dresser un premier bilan.

Un territoire mobilisé

Ce dispositif, implanté depuis 2022 dans les Pyrénées-Atlantiques à l’initiative du président du Département Jean-Jacques Lasserre, vise à accompagner les jeunes déscolarisés et éloignés de l’emploi vers une insertion sociale et professionnelle durable. Partant du constat établi qu’aucun jeune du Sud Pays Basque n’avait intégré l’Ecole de la 2ème Chance du site de Bayonne depuis sa création, Lan-Eko et l’E2C 64 ont imaginé une collaboration pour permettre à ces jeunes de bénéficier de l’offre de formation et d’accompagnement intégrés que propose l’E2C sur Hendaye.

« Nous nous sommes dit : si vous ne venez pas à l’École de la deuxième chance, c’est elle qui viendra à vous », a expliqué Sylvie Meyzenc, présidente de l’E2C 64, soulignant l’importance d’une offre de proximité. Un point appuyé par le maire, Kotte Ecenarro, qui a mis à disposition les locaux municipaux de Lan-Eko et accueilli en mairie un de ces jeunes.

Des résultats encourageants

Durant six mois, les sept jeunes originaires d’Hendaye, Urrugne, Saint-Jean-de-Luz ou encore Saint-Pée-sur-Nivelle ont suivi un parcours multipliant ateliers, stages en entreprise et accompagnement individualisé. Un bilan très positif selon Sylvie Meyzenc : « L’École de la deuxième chance, c’est un trépied entre les collectivités qui financent, les entreprises qui accueillent et les jeunes. C’est une vraie réussite, un besoin réel sur le territoire. On y croyait tous grâce à une volonté politique, une implication des entreprises et un engagement des équipes. »

Chantal Kehrig-Cottençon, 1ère adjointe au maire et membre de Lan-Eko, a salué l’impact du dispositif : « Lan-Eko soutient les initiatives collectives comme celle-ci. Les jeunes identifiés par France Travail et la Mission locale ont intégré l’E2C dans nos locaux. Un travail important sur la mobilité a été mené, pour que la distance ne soit plus un frein. Pour ces jeunes, c’est une vraie opportunité de réussir leur insertion, et pour le territoire, une chance de valoriser ses forces vives. »

Le président du Département, Jean-Jacques Lasserre, a tenu à souligner la dimension humaine de cette démarche : « Cette initiative montre notre préoccupation sociale et économique. Le taux de réussite est exceptionnel. Merci à tous les acteurs. Espérons que cet engagement dans votre vie débouchera sur un épanouissement personnel et familial. »

Un engagement collectif salué par tous

Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d’agglomération Pays basque, a insisté sur la nécessité de combler le fossé entre jeunes et entreprises : « Les entreprises sont prêtes à embaucher. Mais il faut que les jeunes puissent se former. Notre rôle, c’est de rendre possible ces rencontres, de les aider à formuler leurs projets ».

Mathieu Bergé, conseiller régional, a salué la « valeur ajoutée géographique et humaine » de cette antenne à Hendaye : « Vous saviez ce que vous vouliez faire mais pas comment faire. C’est là l’une des premières inégalités. La Région Nouvelle Aquitaine croit aux écoles de la deuxième chance. Ce genre d’initiatives fait profondément sens. »

Fabrice Rosay, sous-préfet de Bayonne, a mis en lumière l’unité du projet : « Ce qui ressort ici, c’est la cohésion entre tous les partenaires. Le succès de l’école repose sur cette dynamique collective. Il ne s’agit pas que d’un accompagnement ponctuel, mais d’un véritable parcours de vie. »

Un espoir renouvelé

Kotte Ecenarro a résumé l’essence de cette démarche : « Cette formation, ce n’est pas seulement un mot ou une simple étiquette. C’est un tremplin, une opportunité, une clé. Ces jeunes ont besoin de se projeter. Une fois le succès démontré, notre objectif est clair : la pérennisation. Notre volonté est bien que cette expérience puisse être renouvelée ».

En clôture, le message du sous-préfet aux jeunes était unanime : « continuez d’explorer, restez curieux, ouvrez-vous au monde. L’École de la deuxième chance est peut-être une première étape, mais certainement pas la dernière. Rien n’est définitif, restez ouvert et restez passionné. Vous avez l’âge et l’énergie. Je vous félicite d’avoir choisi ce cheminement et je félicite celles et ceux qui vous ont accompagné dans ce parcours et mené à bien cette expérimentation ».

L’heure du bilan : les jeunes témoignent

Accompagnés par leur Formatrice Référente, les stagiaires accueillis ont pu éprouver leur projet professionnel à travers de nombreux stages effectués au sein des entreprises du territoire et dans des secteurs aussi divers que la boulangerie, commerce-distribution, petite enfance, construction, restauration, santé, immobilier, mairie d’Hendaye… Les entreprises ont donc répondu présentes. La réussite de l’expérimentation réside aussi dans le fait d’avoir des jeunes toujours mobilisés et motivés par leurs parcours de formation qui se terminera le 9 mai prochain. Voici ce qu’ils en ont pensé.

  •  » Cette école m’a aidé à améliorer mon français et ma voie. J’aime l’informatique. Je savais quoi faire mais je ne savais pas comment y arriver. J’ai trouvé une formation dans le secteur de mon choix qui commence en octobre ». Omar
  • « J’avais un projet dans la vente mais finalement il a abouti dans la logistique, un secteur qui correspondait davantage à mon profil. Je démarre une formation de préparatrice de commandes à l’automne ». Naia
  • « Je n’avais pas les idées très claires sur ce que je voulais faire professionnellement. Les stages en boulangerie/pâtisserie m’ont permis de confirmer ma voie. J’ai obtenu une alternance en apprentissage dans une boulangerie bio à Hendaye (Eskuz). Lucas
  • « Je cherchais une formation sans passer par le BAC. J’ai trouvé une capacité en droit pour peut-être devenir un jour avocate ». Emma
  • « Je suis arrivée avec un projet en tête mais sans expérience. Je voulais m’assurer que c’était ce que je voulais faire. Après avoir réalisé des stages de 2 mois et demi en crèche, je sais que je veux travailler dans le domaine de la petite enfance. Je commence à la rentrée un CAP petite enfance et je recherche une crèche qui pourrait m’accueillir en alternance ». Inès
  • « J’ai intégré cette école sans projet validé et à l’issue de ce parcours, j’ai trouvé ma voie grâce aux stages effectués. Aujourd’hui, je souhaiterais m’orienter vers la sécurité ferroviaire ». Timéo
  • « J’ai rejoint l’E2C car j’étais en rupture scolaire et je souhaitais reprendre un travail. Ma voie c’est l’informatique. J’ai fait des stages intéressants et rencontré des personnes incroyables. Je vais commencer un BAC Pro CIEL ». Noah

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