Volontaire d’or #4

Dans le cadre du label Terre de Jeux, il revient à la Ville de faire vivre les JO de 2024. Parmi les initiatives proposées, celle de présenter les bénévoles qui font vivre les clubs sportifs est apparue comme une évidence. Pour ce mois d’octobre,  faisons connaissance avec Joan Ortiz du Stade Hendayais Handball

VOLONTAIRE D’OR #4

Etudiant en BTS Notariat

Responsable de l’école d’arbitrage

Stade Hendayais Handball

Athlète préférée : Nicolas Tournat et Ludovic Fabregas

Hendaye, le Handball et Joan ?

Je fais du hand depuis maintenant 8 ans. Avant cela, j’ai pratiqué le rugby au Stade Hendayais.
Le hand alliait ce côté physique, qui n’a rien à envier au rugby, avec une mentalité qui me ressemblait davantage. Ce sport demande d’utiliser toutes les parties de son corps en étant fin et subtil.

Quand avez-vous décidé de vous investir dans l’association ?

Le sport a toujours fait partie de ma vie avec cette volonté d’être très investi. Mon meilleur ami, Xan, et moi avons commencé à arbitrer ensemble à partir de notre deuxième année. À l’époque, nous avions été formés par un arbitre national qui est toujours au club, Julien. Pendant toute la durée de notre formation, jusqu’à être majeur, c’est lui qui nous a donné toutes les ficelles du métier.

À l’époque où j’ai commencé, l’école d’arbitrage était fortement réduite et il y avait très peu de jeunes qui s’engageaient. Il a été très formateur car il comprenait bien qu’à 13 ans cela n’était pas facile d’arriver sur un terrain pour imposer sa vision du jeu. J’ai tout de suite accroché et nous avons continué les années suivantes à fonctionner de la sorte en arbitrant des jeunes du club.

Par la suite, nous avons continué à arbitrer dans des tournois organisés par le comité 64 qui rassemblaient l’ensemble des clubs des Pyrénées-Atlantiques. Arbitrer des équipes d’autres clubs vous donne une vision différente car, qu’on le veuille ou non, quand on arbitre Hendaye il y a un côté partisan et chauvin. Dans mon arbitrage, j’ai toujours eu la volonté de mettre de la distance par rapport aux joueurs en les vouvoyant.

Et vous avez donc décidé de vous engager davantage dans le club, quelles sont vos missions ?

Aujourd’hui, je me retrouve à la place de Julien en tant que responsable de l’école d’arbitrage du club d’Hendaye. Avec Xan, nous avons décidé de reprendre le flambeau avec la volonté de l’agrandir et qu’elle fasse partie intégrante du club. Nous avons construit un projet d’arbitrage au niveau du club et demandé la création d’une commission d’arbitrage. Je fais aussi partie du conseil d’administration du club. Cela m’a permis, au niveau de la prise de décision et du budget, de demander plus d’autonomie. Pour vous donner un ordre d’idée chiffré, on était 12 jeunes arbitres en 2018. Aujourd’hui, nous sommes entre 25 et 30, le but étant de leur permettre de siffler en dehors du club. Ce sont plus de jeunes filles que de jeunes hommes qui sifflent dans notre club. C’est lié aussi à la filière féminine qui est plus importante. Même au plus haut niveau, les femmes arbitrent les hommes, et vice-versa.

Personnellement, je vis à Bordeaux pour mes études mais je rentre le week-end pour jouer. Je m’entraine le vendredi soir. Cette année, j’ai aussi commencé à coacher les U18 masculins. Pour résumer, je siffle, je coach et je joue tout en étant responsable de l’école d’arbitrage et membre du conseil d’administration.

Quelles sont les qualités d’un bon arbitre ?

La connaissance de l’ensemble des règles. Au-delà de ce savoir qui est finalement le fond, il y a aussi la forme et la façon de l’appliquer. On ne peut pas toujours suivre strictement la règle comme elle est écrite car il y a des faits de match qui t’obligent à t’adapter. Il y a aussi beaucoup de conciliations et une capacité à appréhender ce que les uns et les autres peuvent apporter au jeu. Je pense que ce côté relationnel est très important.

Le public et les coachs peuvent parfois, même au niveau amateur, se montrer un peu irrespectueux. Est-ce que vous apprenez aux jeunes arbitres à gérer de telles situations ?

La gestion de l’environnement est aussi très importante. Il faut savoir mettre les bonnes bases au début du match et expliquer, sans faire de l’abus d’autorité, que la décision finale sera toujours prise par l’arbitre. Logiquement, il y a un responsable de salle qui gère le public. L’arbitre n’a donc pas à intervenir. Cependant, ça peut arriver que l’arbitre interrompe le match pour demander au responsable de faire sortir la personne qui perturbe le bon déroulement de la rencontre. Au niveau des coachs, l’échelle des sanctions est la même que celle prévue pour les joueurs. Par exemple, sur un match des jeunes, si le coach est le seul majeur de son équipe et qu’il prend un carton rouge, le club sera déclaré forfait car on ne peut pas laisser des jeunes seuls sur le banc.

Le handball est-il un sport populaire ?

C’est un sport en vogue grâce, notamment, aux résultats de nos équipes nationales féminines et masculines. Nous sommes sur le toit du monde au handball depuis des années. Ils apportent beaucoup de rayonnement. Le bouche à oreille joue aussi beaucoup. Notre club, par exemple, est en pleine expansion au niveau du nombre de licenciés. Sur les dernières saisons, cela a été exponentiel. C’est un sport de plus en plus populaire dans les cours d’école.

Est-ce que vous pouvez m’en dire plus sur le club et ses temps-forts ?

Les temps-forts du club sont liés notamment aux résultats des équipes. Notre team fanion joue en nationale 3, ce qui équivaut à la 5ème division nationale. Ce sont d’ailleurs eux qui jouent au plus haut niveau sur la côte entre Hendaye et Nantes. Notre stratégie évènementielle tourne autour des matchs à domicile avec un bar et du snacking disponible à chaque rencontre mais aussi des soirées. Les autres temps-forts ont été les finales départementales en 2015 à Irandatz, le stand à Hiri Besta et à la fête du Chipiron. Je pense qu’on devient un point de rassemblement assez important avec des personnes qui n’auraient jamais mis les pieds au gymnase auparavant. Le club est passé dans une nouvelle dimension depuis quelques années avec plus de reconnaissance.

L’année dernière, nous avons créé une section « baby hand » qui permet aux enfants, accompagnés par leurs parents, de pratiquer le hand à partir de 3 ans.

Nous avons une équipe de « hand loisir » qui accueille, sans aucune pression de résultat, beaucoup de personnes venant, en partie, d’un public sensible et marginal. Toute une équipe de coachs et d’encadrants a été mise en place. Le hand loisir est sans prise de tête et sert à se vider la tête.

Dans le futur, nous aimerions organiser un tournoi de Sandball sur la plage d’Hendaye qui, selon moi, pourrait être plus utilisée. Cela apporterait de la visibilité au club, à Hendaye et aussi à cette pratique méconnue.

Le seul point faible dans notre progression est que nous commençons vraiment par être limités avec les infrastructures. Nous tenons à ce chaque catégorie, à partir des moins de 13, ait la possibilité de s’entrainer deux fois par semaine et que la formation reste de qualité. Au niveau des infrastructures, nous avons de plus en plus besoin d’avoir accès à plus grand. On ne pourra donc pas continuer à s’étendre et finalement, par le sport, retrouver une communauté de vie. Pourtant, ce sentiment d’appartenance et ce besoin de vie sur la ville d’Hendaye sont importants.

J’ai pu observer que votre club était labellisé « Ecole de Hand », pouvez-vous m’en dire plus ?

Nous avons un label argent depuis 2017. C’est un dispositif qui démontre que notre école, au-delà du rôle sportif, est aussi un moment de rencontres entre différentes classes sociales le samedi matin. Dans le sport, c’est ce qu’on recherche aussi, ce mélange qui dépasse les différences sociétales qui peuvent exister. Ce label est la preuve de notre sens de l’accueil et de la qualité de notre encadrement. Pour les écoles de Hand, il n’y a pas de championnat à proprement parler. L’important est de jouer, d’apprendre et de prendre du plaisir.

Que conseillerez-vous à une personne qui veut s’investir dans une association ?

Je pense qu’il y a de nombreuses personnes qui veulent s’investir mais ne sachant pas comment faire et à qui s’adresser, elles ne vont pas chercher plus loin. Il ne faut pas craindre d’aller voir un coach, un arbitre, un membre du conseil d’administration, n’importe qui, en allant leur dire que vous avez envie de vous investir et que vous avez du temps à consacrer. Vous pourrez toujours apporter quelque chose et cela vous sera utile dans votre développement personnel. En règle générale, les bénévoles se perdent dans le milieu sportif. Nous en avons de moins en moins. Et pourtant, ils sont essentiels au bon fonctionnement d’une structure.

Existe-il une variante à la pratique du handball traditionnel ?

Pendant la période de confinement, ils nous étaient impossible de pratiquer notre sport c’est pourquoi, nous avons acheté deux terrains de sandball. On en a fait beaucoup dans toutes les catégories. Ce sport est beaucoup plus intensif avec de nombreux aller-retours et des mi-temps plus courtes. Nous avons retrouvé une condition physique tout en se revoyant avec les copains.

Quel sera votre objectif pour la saison 2021/2022 ?

Pour l’ensemble des équipes, ce sera de reprendre plaisir à joueur au handball dans des conditions les plus normales possibles en donnant le meilleur d’eux-mêmes

Pour en savoir plus sur le club de handball, vous pouvez trouver toutes les informations sur leur site internet : https://stadehendayaishandball.clubeo.com