LE BILINGUISME. PAS À PAS.

La commune de Hendaye pratique une politique audacieuse pour le bilinguisme. Où en est-on actuellement ?

La commune de Hendaye a lancé sa politique de l’Euskara depuis plus de 20 ans. Elle tente d’introduire la langue basque dans l’administration municipale et sa communication. Elle assiste matériellement et financièrement les associations dédiées à la langue basque ainsi que les associations sportives et culturelles souhaitant intégrer l’Euskara dans leurs documents et leurs activités. L’agrégat des travaux de ces deux acteurs sociétaux compose la politique de l’Euskara dans notre ville.

Pourquoi le bilinguisme Basque/Français est-il aussi important à vos yeux ?

Notre langue maternelle est en danger. Nous avons l’obligation de la maintenir et la développer. Le bilinguisme répond à nos besoins de nous exprimer dans notre langue. Nous devons lui conserver son statut de langue utilitaire. L’article 75-1 de la Constitution nous rappelle que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». C’est un bien commun dont la responsabilité de sa préservation incombe à l’ensemble des citoyens bascophones ou non de notre pays. La commune de Hendaye contribue à ce devoir en développant le bilinguisme dans les services municipaux et les organismes extra-municipaux.

Quels sont les chantiers en cours ?

Ce travail est particulièrement visible dans notre communication et les documents administratifs communaux (hors Cerfa) qui sont bilingues. Au début de ce mandat nous avons adhéré au projet PROTOKOLOA proposé par l’association KONTSEILUA pour lequel nous avons retenu les domaines compatibles avec nos compétences. Un diagnostic a été réalisé sur la base de ces domaines. Le résultat nous a permis de prioriser des actions dans les orientations qui nous étaient préconisées comme la formation des agents pour la consolidation ou l’apprentissage de l’Euskara, le lancement d’un chantier onomastique et l’intégration des technologies nouvelles.

Y a-t-il une méthode pour réussir l’intégration du bilinguisme dans les services municipaux ?

La politique linguistique de l’euskara se conduit pas à pas. D’aucuns penseraient qu’un claquement de doigt suffirait pour la mettre en place. Nous devons prendre en compte toutes les contraintes que la Constitution et la loi nous imposent. Pour la Constitution (art.2) la langue française est la seule langue de l’administration française. Néanmoins la langue basque, peut accompagner la langue française dans l’administration partout où cela est possible. Son développement ne peut se réaliser qu’avec la « bonne volonté » des agents. Les grandes avancées de notre commune dans le domaine du bilinguisme sont attribuées au travail des agents municipaux et à la volonté des Élus.

Les associations (Médias, Enseignement, culture, Sport, Sociétales) et le monde socio-économique ne sont pas contraints par cet article de la Constitution. Elles possèdent toute la liberté pour utiliser l’Euskara comme bon leur semble.

Vous avez parlé de nouvelles technologies. Pensez-vous qu’elles faciliteront l’usage de l’Euskara dans les espaces publics et privés ?

La conférence organisée avec la société ELHUYAR nous a démontré le grand potentiel de ces technologies. Il n’y aura plus de barrière pour s’exprimer dans une langue et se comprendre dans une autre. Pour exemple, la traduction de cet article en euskara et en français (voir code QCR joint) a été effectué par un traducteur neuronal. Aujourd’hui, avec ses qualités et ses défauts, c’est une technologie qui ne cesse de s’améliorer et qui est gratuite, à la disposition du plus grand nombre

Le bilinguisme est un travail qui demande patience, persévérance et ténacité. Chaque fois que cela est possible, nous effectuons tous ensemble un pas de plus pour l’Euskara.